Palazzo

Domotic, alias du musicien Stéphane Laporte, a composé et mixé ce nouvel album Palazzo à l'invitation de l’Ina GRM, merveilleuse addition à une carrière riche de projets et de nombreuses sorties. Enregistré avec son synthés analogique de prédilection SH01, son 4 pistes MT4X  et un écho à bande Copicat, cette pièce électronique a ensuite été mixée en binaural et en stéréo.

Palazzo est une déambulation hallucinée, Domotic y grappille des prises de vues, des instantanés, des histoires, des matières et les relie à la manière d’un réalisateur. 

La narration est tortueuse comme pour montrer son cheminement, ses réflexions, qui poussent chaque son, chaque respiration, chaque étape.

D’abord, le minéral, le pas, le rythme côtoient l’aléatoire ; un chant d’oiseau,  des bruissements de forêt qui créent l’espace et rendent les choses imperceptibles à l’oreille.  Puis, les sources s’entremêlent dans un fourmillement maîtrisé comme autant de cycles de contemplations, de mondes en évolutions perpétuelles. Et toujours au détour du parcours, des pulsations qui inquiètent, le corps qui se raidit. L’environnement changeant maintient nos sens en ébullition. Domotic s’émancipe, se détourne et se récrée via des mélodies. Et enfin, ses intentions se dévoilent à travers des constructions plus résonantes, il se fait architecte. 

Son Palazzo, comme le dernier niveau d’un jeu vidéo, réserve toujours plus de mystères. Des pièces moites à la géométrie grandiose, au minimalisme élégant où les jeux de miroirs et les reflets tordent l’espace, de petits recoins en grandes salles de bal, la trajectoire est faussement désuète. Chaque nouvelle perspective fait perdre pied, chaque coup d'œil tord la réalité. La démarche boiteuse s’étend puis disparaît, le dessein finit par s’illuminer et le Palazzo se révèle à nouveau luxuriant et spacieux, chatoyant et lyrique.