salut mon mignon
réalisation : Anouck Fenech et Frédéric Mancini
création sonore : Funken
Il s'agit d'une installation ayant comme sujet les violences verbales faites aux femmes dans l'espace public. Elle met en scène les histoires de rue féminines ; elle donne à voir, à entendre, à se déplacer, à parler, à échanger.
→ L’INSTALLATION
Une cage de papier, installée dans un espace, invite le visiteur à déambuler, observer et écouter. Sur les papiers, on peut lire des extraits de témoignages, ou encore des phrases archétypales du harcèlement de rue. Un univers musical et sonore vient donner vie aux paroles récoltées.
Sur les papiers de couleur grise, on peut lire les extraits des témoignages des femmes interrogées sur leurs expériences du harcèlement de rue. Sur les papiers jaunes, on lit des phrases archétypales de la pratique dite de la « drague de rue ». Cependant, les rôles classiques sont inversés : ce sont les femmes qui prennent le pouvoir dans la rue et se retrouvent en position de domination.
En pénétrant à l’intérieur, outre la lecture des paroles récoltées, on peut écouter différentes compositions sonores, via son propre casque et son téléphone, grâce aux QR code, ou à l’aide d’appareils mis à la disposition du public. Ces créations mettent en scène le récit des personnes interviewées, des créations musicales originales et des paysages sonores ainsi que des montages de voix de femmes mimant les rôles de prédatrices, de harceleuses d’hommes en milieu urbain.
L’installation se veut itinérante, collaborative et élastique.
salut mon mignon est soutenue par la Préfecture de la région Centre - Val de Loire, Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes, par la Région Centre - Val de Loire avec le dispositif Culture à partager, par la Ville de Tours, aide à la création.
Premiers ateliers et expositions au Temps Machine, salle de musiques actuelles de Joué-les-Tours, en décembre 2024, avec Le Planning Familial 37 et Stop Harcèlement de rue.
→ LES ATELIERS
Cette installation propose également un temps d’atelier-rencontres. Ceux-ci permettent les échanges, la réflexion collective et le recueil de nouveaux témoignages, avec l’espoir de voir grandir leur diffusion, leur écoute et leur importance dans nos espaces partagés.
Les ateliers accueilleront 20 personnes maximum par session. Ils seront encadrés par Anouck Fenech, une ou deux personnes du Planning Familial, un·e artiste musicien·ne UJNSQ (à la prise de son) et une personne du lieu qui accueille l'atelier.
Les participant·es devront avoir au moins 14 ans (classe de troisième) et il n’y a pas de limite d’âge maximum.
Les participant·es pourront par exemple être :
- des habitant·es d’un quartier
- des élèves d’une classe (lycée, formation pro, université...)
- des utilisateur·trices d’un réseau de transport ...
Ces ateliers visent à offrir un espace d’échange et de parole pour les habitant·e·s du quartier, en utilisant l’installation Salut mon mignon comme support de médiation, afin d’encourager une participation active. Ces actions cherchent à renforcer la compréhension des dynamiques de violence, à promouvoir le respect mutuel et à encourager la solidarité.
Anouck Fenech, designer graphique, a choisi de travailler sur la thématique du harcèlement de rue dès son diplôme de fin d’étude, en 2013, à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Ni sociologue, ni philosophe, elle fixe l’attention des publics grâce aux couleurs, aux typographies, aux mises en scène de l’espace (méthodologie et outils du design).
Son amour des espaces communs et collectifs l’amène à s’intéresser aux autres et aux relations qui se lient et délient dans notre quotidien. Cet intérêt fait qu’aujourd’hui elle s’est spécialisée dans la signalétique et autres installations urbaines. Elle aime l’espace public car il est le lieu du vivre ensemble, il fourmille, il est mélangé, il est flamboyant. Elle l’aime jusqu’à ce que celui-ci la rappelle à son genre, sans cesse, et rappelle à tous·tes les différences sociales, les couleurs de peau comme les handicaps. En tant que féministe, elle tente de lutter contre le patriarcat, d’autant plus quand il s’insinue dans ces espaces dits pour tous·tes.